La force de l'habitude

de Thomas Bernhard

Mise en scène : Pascal Holtzer

Scénographie, lumière et son : Jean-Charles Herrmann

Musique : Reno Daniaud et Pascal Holtzer

Costumes : Eléonore Daniaud

Création des instruments : Christophe Moy

Assistant à la mise en scène : Laurent Crovella

avec

Xavier Boulanger, Béatriz Beaucaire,

Denis Woelffel, Stéphanie Gramont et Reno Daniaud



La presse :

« Unique & Compagnie réussit à tenir le public en haleine tout au long de cette pièce difficile et grinçante. »

Monique Heitzler / Dernière Nouvelles d’Alsace 26/01/03


Le spectacle :

Dans une roulotte, le temps d’une représentation qui se déroule sous le chapiteau voisin, Caribaldi, directeur de cirque, sa petite fille danseuse sur fil, le jongleur, le dompteur et le clown vont essayer de jouer le quintette La Truite de Schubert sans jamais y parvenir. Le dompteur, blessé par un fauve, est ivre et incapable d’exécuter la partition, le clown se débat avec son bonnet qui ne cesse de lui tomber sur les yeux et une contrebasse désaccordée, la maladresse du jongleur l’oblige à ramper sous les meubles à la recherche de l’indispensable colophane, la petite fille du directeur est une charmante marionnette aux ordres de son grand-père qui, confondant souvent sa jambe de bois avec son violoncelle, éprouvera toutes les peines du monde pour organiser la répétition du fameux quintette.

Prisonnier d’une conception de l’art extrêmement élevée, Caribaldi exigera la perfection absolue, quitte à y perdre toute humanité. Maladresse, ivresse, blessures, incompétence, abrutissement et profonde mélancolie auront raison de son obstination.

Mais c’est dans une force colossale, celle de l’habitude, que cette improbable formation de musiciens trouvera sa raison d’exister.

S’inspirant de la truculence des personnages de la Commedia dell’Arte, Thomas Bernhard nous livre un regard tragi-comique sur nos existences : n’est-ce pas ce que nous ne cessons de répéter, inlassablement, qui nous constitue au plus profond ?

Tout dans ce texte progresse sur le mode de la composition musicale (crescendo, decrescendo, pour aboutir à un furieux presto).

Ce texte est une partition.

L’œuvre de Thomas Bernhard est une admirable galerie de portraits de maniaco-dépressifs, la plupart du temps hantés par l’art et la culture, dont ils se font la plus haute idée, laquelle, confrontée à leur propre pratique, provoque un effet comique absolu.

On pourrait dire de La force de l’habitude qu’il s’agit d’une pièce pour marionnettes sous forme d’êtres humains ou d’êtres humains sous forme de marionnettes. Les personnages le disent à leur manière :

« Nous ne voulons pas de la vie mais il faut la vivre

Nous haïssons le quintette La Truite mais il faut le jouer »